Hasard, quand la danse contemporaine parle de la vie - Ubaye Khadir
Pierre Rigal est un chorégraphe français originaire de Toulouse, qui a notamment officié dans plusieurs festivals réputés, dont celui d’Avignon, lors du festival de danse de Montpellier ou bien même à l’étranger à Londres, il possède sa propre compagnie nommée Dernière Minute. Il nous présente le 20 janvier 2023, au Tandem de Douai un spectacle nommé Hasard. Le spectacle présente des danseurs qui cherchent le contact, la collision avec l’autre mais aussi la découverte de leurs corps et du corps d’autrui, c’est-à-dire que le corps est un fil conducteur tout au long de la représentation. La découverte de leurs corps se fait avec la danse contemporaine, la danse contemporaine permet aux danseurs de montrer leur talent et toute la virtuosité qui sont capables de proposer. La danse permet également de suivre ce que la vie réserve aux danseurs au cours du spectacle.
Le spectacle met en scène 6 danseurs (4 femmes et 2 hommes). Tout d’abord, les danseurs entrent chacun leurs tours sur scène et marchent afin de se repérer dans l’espace, ils marchent de manière diagonale, car l’espace scénique semble être nouveau pour eux et prennent leurs marques. Ils se croisent au fur et à mesure que le temps défile, des altercations vont apparaître et la notion de “hasard” intervient puisqu'ils dansent de manière différente dans l’espace scénique ce qu’ils nous laissent une grande diversité puisque chacun amène sa manière de danser, les chorégraphies proviennent de la danse contemporaine puisqu’on a beaucoup de mouvements et de gestes rapides. L’aspect original que le spectacle nous procure est qu'aucune parole n’est prononcée, c’est-à-dire que nous devons suivre à travers les nombreuses danses ce que les danseurs veulent exprimer. On peut également souligner les différents jeux de lumières qui changent plusieurs fois au cours du spectacle, elles sont plutôt secondaires bien qu’elles arrivent à troubler notre vision et notre pensée avec des grands néons, par rapport à la musique qui elle domine tout le spectacle avec des changements de rythme varié et c’est elle qui guide le mouvement. Concernant la mise en scène, on retrouve beaucoup de couleurs comme le bleu ou le vert, même à travers les costumes des danseurs on retrouve beaucoup de couleurs ce qui permet de discerner des idées concernant leurs caractères, le rouge exprime la colère et la rapidité et le bleu inspire la passivité et la création, les couleurs sont un vrai repère puisqu'aucune parole et aucun bruit sont indiqués par les danseurs.
On peut également souligner, le fait que le public peut interagir grâce à la musique, le public applaudit au rythme de la musique ce qui montre la grande générosité des danseurs. L’objectif de Pierre Rigal est de faire partager ce qu’est la danse pour lui. Hasard, provient de l’arabe « Az-zahr » qui signifie « jeu de dés » , cela nous indique que la mise en scène n’a pas de véritables chronologies. Cependant, on arrive plus ou moins à discerner des moments de pauses avec des moments où la scène est plongée dans le noir, où la musique se coupe et des jeux de lumière apparaissent, on peut voir ce que les danseurs veulent exprimer à travers ces pauses, leurs émotions et leurs sentiments qui sont mis en valeur. Les nombreuses répétitions dans le spectacle des moments de vie qui ne sont pas précisés, on nous parle d’amour, de la mort, de l’amitié à travers la danse et les nombreuses chorégraphies que le spectacle nous propose pendant 1 h 10.
Hasard, malgré son côté répétitif nous parle de la vie à travers la danse, les mouvements et le comportement du corps, avec une mise en scène coloré et une musique qui permet de réagir avec les danseurs, ce qui permet d’avoir un public de tout âge. Un spectacle qui sort de l’ordinaire grâce à sa mise en scène et sa manière d’interpréter chaque éléments qui nous entourent.

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